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tresse où nous avons cru perdre Charlot ?

— Je sais tout cela, Madame, allez, répondit la jeune fille d’une voix basse, triste. Mais il ne m’appartient pas d’en reparler la première.

— Ne pourrais-tu… te montrer… moins lointaine… avec André. Ton bon sourire, je le cherche vainement lorsqu’il est là…

— Pourtant, Madame, je suis toute prête à consentir à vos désirs à tous.

— Ne parle pas ainsi, Perrine. Le dévouement peut avoir un côté agréable, cette fois. Le capitaine de Senancourt est beau, intelligent… Je le crois très bon.

— Je vous en prie, Madame. Ne me dites pas ce que je me répète chaque jour…

— Étrange enfant !

— Est-ce que l’on ne finit pas, un jour ou l’autre, Madame, par aimer un mari qui est beau, intelligent et bon ? Et Perrine eut un sourire d’une ironie douloureuse.

— Quand une femme a un noble cœur, Perrine, cela arrive, en effet.

— Alors, comment voulez-vous que je refuse André de Senancourt, s’il me demande de l’épouser…

— Et il vous le demande, Perrine, dit soudain la voix grave du capitaine. Il entrait avec Charlot. Nous aurons deux témoins, ce soir, pour sceller nos promesses, renouvelées avec bonheur… pour ma part !