Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sence, sa conversation, quelques parties d’échecs lui étaient indispensables. Elles servaient de stimulant, lui rendaient un peu de vitalité. On ne contrariait pas les goûts exigeants du malade.

La santé de Charlot semblait l’unique chose désirable qui fût au monde.

Ce fut le docteur qui mit fin à cet accaparement. Il déclara un matin que ce n’était plus Charlot qui allait l’inquiéter, mais bien tous ceux qui l’entouraient. Il fallait un peu de gaieté et des sorties en plein air pour Perrine, qui était trop pâle depuis quelque temps ; il fallait une atmosphère de repos absolu pour madame de Repentigny, qui faisait la part trop belle à ses hôtes, quelque charmants qu’ils fussent : il fallait aussi des courses dans les bois, des promenades à cheval, pour le beau capitaine de Senancourt, qui se morfondait dans sa tâche d’infirmier… devenue inutile !

— En sorte que, Docteur, observa Charlot, qui s’amusait des mines consternées de tous en face de la franchise du médecin, vous mettez tous ces crimes de belle affection sur mes frêles épaules ?

— Frêles ! Frêles !… Vous vous voyez mal, mon ami.

— Docteur, vos reproches viennent à leur heure. Il y a quelques jours, je voulais aborder avec vous le sujet de ma santé reconquise. Il