Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/63

Cette page a été validée par deux contributeurs.

veillera. Je veux… prendre sa main… comme autrefois… lorsque j’étais petit… Perrine, Perrine, ta main !… Dieu ! Qu’est-ce que je vois ?… Cours, ma sœur, cet Iroquois… il veut… mais il veut prendre mon petit… Au secours !… Oh ! c’est horrible… Perrine !

Le délire reprit, violent, sans merci. Le malade haletait. Le médecin, qui accourut, gronda, mit toute la maison sur pied, essaya d’un médicament, puis d’un autre… Ce ne fut qu’au bout de deux heures d’angoisses qu’un peu de repos s’annonça autour du malade. Enfin, celui-ci s’endormit.

— Je resterai encore une heure, ici, décida le médecin. Quittez tous la chambre. Je ne fais aucune exception. Au bout de ce temps, je serai en mesure de me prononcer sur l’issue, fatale ou non, de cette terrible crise… Aussi, a-t-on jamais vu ! Parler de fiançailles au chevet d’un mourant… Eh ! eh ! continua pour lui seul le médecin, une fois tout le monde sorti, bien à regret… ce Charlot est impayable !… Voilà qu’il vient d’assurer le bonheur de sa sœur… Car c’est un brave cœur que notre beau capitaine… Allons, tentons l’impossible pour sauver un malade qui a de si bonnes idées… C’est qu’il dort comme un poupon paisible… Pourvu que cela dure encore un peu, un tout petit peu…