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a deviné tout de suite qu’il était bien malade.

— Alors, mon ami, je retourne chez moi. Tenez, préparez aussi cette ordonnance pour vous. Vous avez l’air tout chose, capitaine.

— Dame ! Ramener mon beau-frère en cet état n’était pas fait pour me remettre. J’ai mal rempli ma promesse, vis-à-vis de sa brave petite sœur. J’aurais dû veiller avec plus de soin sur Charlot. Mais vous le connaissez. Aussi téméraire que charmant, parfois, on ne songe même pas à lui résister…

— Oui, oui, je sais. Il n’y a que moi pour le tancer vertement.

— Et encore, cher docteur !

— En tout cas, veillez bien… À la première alerte, appelez-moi.

À six heures, le lendemain, le Huron frappait à la porte du médecin. Les craintes de celui-ci n’avaient pas été sans se réaliser. La maladie prenait des proportions alarmantes depuis l’aube.

Il en fut ainsi durant deux jours. La lutte fut dure pour le médecin à cause de l’organisme délicat du pauvre Charlot. Sa vie aventureuse, si héroïque parfois, avait peu à peu miné ses forces.

Au matin du troisième jour, une accalmie parut se produire. Le délire cessa. Mais la faiblesse qui succéda à la fièvre si violente inquiéta bien davantage le médecin. Soudain, les