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de sa volonté, peut-être, en voulait-elle à cet officier d’être venu prendre une si grande place au foyer de son frère, compliquant tout de suite la vie de tous et de chacun. L’esprit juste de Perrine intervenant aussitôt, elle soupirait, reconnaissant qu’André de Senancourt pouvait certes lui faire le même reproche… Elle aussi était venue apporter un peu de confusion au foyer de Lise et de son frère.

Perrine passait sa main lasse sur son front. On eût dit que ce simple et léger mouvement apportait du soulagement à la jeune fille. Elle se rapprocha de la fenêtre. Elle plongea les yeux sur le lointain horizon, où la lumière d’un beau jour voulait bercer. Elle se raidit soudain et murmura : « Eh bien ! j’en décide, je ne m’opposerai plus aux vœux de ceux qui m’aiment… quand même, ainsi que vient de me le dire la voix chère de ma protectrice disparue, quand même je ne comprendrais pas bien les motifs que tous me présentent… »

Puis, la réaction de cette nuit de fatigues et d’âpres réflexions se fit sentir… Perrine éclata en sanglots… Elle leva cependant vers le ciel, un instant, sa figure en pleurs. Les premiers rayons de soleil, qui venaient de vaincre la nuit, se reflétèrent en les larmes de l’orpheline, y apportant je ne sais quel gage de joie future…

Puis, Perrine se rejeta sur son lit, pleurant toujours, mais avec une sorte de sérénité, d’apai-