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tion de la nuit.

Le médecin, à sa visite du matin, rencontra M. Souart, dans la chambre du malade. On lui rapporta la scène de la nuit. Le sulpicien-médecin augurait bien de cette demi-conscience d’André, qui l’avait fait distinguer un court moment, entre Perrine, sa femme, et Lise, sa sœur défunte.

— Sans doute, répliquait le médecin… Mais ce premier effort n’a pu se maintenir, à cause d’un état de faiblesse général trop grand. Nous allons le tonifier sans tarder…

— Docteur, demanda avec anxiété Perrine, que ferai-je s’il me reconnaît tout à fait et me chasse de la chambre ?

— Votre cœur vous inspirera, Madame. Sachez vous imposer. D’ailleurs, il manquerait lui-même bien vite du réconfort de votre présence, des soins auxquels son pauvre être physique s’est habitué… Quelles petites mains adroites et tendres vous avez, chère Madame, fit le médecin, ému malgré lui de la situation étrange où se débattait cette belle jeune femme. Il pressa sa main.

— Oui, ma jeune cousine de Senancourt, reprit l’abbé Souart, est devenue une garde-malade des plus expertes, et en peu de temps.

— L’amour, cher vénéré collègue et abbé, l’amour ! Quel miracle n’opère-t-il pas toujours, fit le médecin en souriant paternellement à Perrine.