d’une voix étouffée… Puis, un sanglot rauque lui monta à la gorge. Il tendit soudain les bras : « Ma Lise ! » cria-t-il encore. Perrine courut se jeter à ses pieds. Elle l’entoura de ses bras.
— Pardon, Oh ! pardon, mon frère chéri, de la douleur que je te cause… Mais il fallait que j’essaie auprès de ton cœur, où vit toujours le grand souvenir de Lise, de la vertu de mon subterfuge… Car, si je ne pénètre pas sous les apparences de Lise auprès de mon mari, il ne consentira pas à se laisser soigner par moi. Et il faut que je le soigne, moi, sa femme, qui l’aime si profondément, uniquement, tu le sais, n’est-ce pas, Charlot ?… Mon frère, aie pitié, pardonne-moi ce secret… Vois-tu, maintenant, je suis calme, assurée… Si tu t’es mépris un instant, toi, qui es bien portant, notre malade sera tout à fait dupe, n’est-ce pas ? Charlot, réponds-moi ?
— Ma pauvre sœur, dit, enfin Charlot avec effort, je ne t’en veux que pour une chose. Tu as parlé trop tôt… Oh ! quel émoi j’ai éprouvé durant quelques secondes… Lise, ma Lise, elle était là… comme autrefois… Que c’est cruel la mort, quand on s’aime comme nous nous aimions.
— Charlot, tu comprends alors que je veuille user de tous les moyens pour guérir André.