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nous avons… tu sais quoi… Tais-toi, oh ! tais-toi, Lise, supplia son petit frère.

— Oui, oui, Pierrot, mais je voulais seulement apprendre à mon papa chéri qu’il a deux Lise maintenant à aimer à la maison…

— Deux Lise ? reprit Charlot. Mais, ma petite fille, je le sais. Il y a toi… et… il y avait ta jolie maman, partie si vite pour le Ciel.

— Alors, petit père, s’écria la petite en battant des mains, cela fera trois Lise. Ma vraie maman, moi, et…

— Veux-tu te taire, bon, voilà que tu vas le dire encore. Tu as la langue longue, longue, longue… interrompit Pierrot. Tu es vilaine, très vilaine de parler ainsi.

— Mais que veulent avouer ces enfants, Manette ? Je ne comprends rien à cette convention. Y aurait-il quelque chose de nouveau à la maison ?

— Non, Monsieur le Capitaine, il n’y a rien. Il y a toujours la peine de Madame Perrine… et son désir de soigner elle-même M. André.

— Aussitôt mon beau-frère installé, j’irai causer avec Perrine… Nous jugerons de ce qu’il y a à faire… Ma pauvre sœur, quels jours pénibles. Pas plus qu’à moi, l’amour ne lui est favorable, n’est-ce pas ?

— J’ai l’assurance que tout finira par s’arranger pour Madame Perrine… Elle a un si grand cœur et une… une si bonne tête, allez !

— Tandis que moi, n’est-ce pas ? fit Charlot en souriant.