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— Mon Dieu ! Et Perrine en chancelant vint s’abattre sur un fauteuil. Elle était demeurée debout jusque là, marchant au hasard, parfois, dans la pièce. Charlot, appuyé sur la cheminée, la suivait avec inquiétude des yeux. Tout de suite il courut près du fauteuil en voyant sa sœur s’y jeter. Il se glissa aux pieds de la jeune femme.

— Perrine, qu’allons-nous faire ?… Vois, je veux t’obéir. J’ai confiance en ton courage, en ton jugement si net, si prompt.

— La place d’André est ici auprès de moi. Peu importe les torturantes divagations à mon égard, répondit Perrine en se raidissant toute.

— Écoute, ma sœur, j’ai consulté un moment, en compagnie du cousin Souart, qui est un excellent docteur, tu le sais, notre chirurgien Étienne Bouchard. Il a vite compris le cas particulier d’André. Cela arrive assez souvent, ici, avec cette manie qu’ont les Iroquois de toujours nous frapper à la tête. Il recommande de ne pas contrarier les désirs de notre malade et de compter sur une guérison certaine au bout de quelques semaines, ou de mois, car cela dépend des soins reçus. Un choc, une grande émotion peut toujours hâter le retour à l’état normal.

— M. Bouchard peut avoir raison… Non, il a