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— Ou crime. Car les Agniers rient de nous, de notre crédulité, paraît-il. On s’étonne que nous ne percions pas le jeu de ces ambassadeurs qui reprendront leurs captifs sans remplir ensuite la moindre de leur promesse.

— Fais de la lumière autour de leur perfidie, n’est-ce pas Charlot ?

— Cela ne sera pas nécessaire. La confiance est détruite chez tous, maintenant. Nous céderons à la force, voilà tout. Aussi, il faut empêcher les représailles dont souffriraient tous nos Français en captivité chez nous.

— Charlot, comme je vais prier pour toi !… et pour mon mari. Ramène-le, je t’en supplie. Je vais lui écrire un mot de nouveau. Il aurait pitié de moi, j’espère.

— Pauvre Perrine ! Comme tu es changée, et toujours si triste !

— Je vais compter les jours. Tu pars aujourd’hui ?

— Ou demain matin, le vingt-sept. Je le préférerais. Je serai de retour le deux juillet, avec… André…

— Ce sera le bonheur !… Je vais tout préparer… Charlot, ne dis pas à ta petite Lise que tu pars… pas avant demain matin, en tout cas. Elle s’est endormie, puis réveillée en pleurant tout à l’heure. Elle t’appelait sans répit. Elle peut encore se réveiller.