Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/209

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fut grande de ne rien recevoir de son beau-frère. Un moment, Charlot crut qu’il reviendrait sans avertir, car son silence annonçait peut-être ce retour prochain.

On arriva ainsi au vingt-cinq juin. L’inquiétude s’empara de Charlot… de Perrine aussi, bien qu’on ne l’entendît point se plaindre. Sa pâleur, ses longues stations à l’église, son amaigrissement en disaient plus longs que bien des discours.

Le vingt-six juin au matin, deux soldats du Fort frappèrent chez le capitaine Le Jeal. M. de Maisonneuve le faisait appeler tout de suite afin d’assister à l’entrevue d’un groupe d’ambassadeurs iroquois, des Aiegnerons et des Onontagués, qui ramenaient quatre captifs français, et demandaient en retour la délivrance de huit des leurs, retenus dans les fers, au Fort de Ville-Marie.

La séance fut longue, et Perrine anxieuse, guettait son frère depuis longtemps lorsqu’elle le vit entrer soucieux et fatigué ! Elle le fit dîner et l’obligea à prendre la route de sa chambre afin de se reposer mieux, à la faveur d’une sieste.

— Non, ma sœur. J’admire ton dévouement mais ne puis en bénéficier. Je dois partir dans deux heures pour Québec.

— Que dis-tu là, mon frère ? Et ta blessure ?