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neur, voyez. Je vous écoute si bien que je ne songe à rien vous offrir. Capitaine Le Jeal, tandis que mon mari va s’occuper des dames, venez m’aider à servir M. de Maisonneuve et aussi, ce lion de Ville-Marie, le Major Closse. Ah ! ah ! Major, vous m’avez entendue. Vous haussez les épaules…

— Je me rends compte, une fois de plus, chère Madame, que l’on ne gagne rien à vouloir écouter un entretien qui n’est pas pour vous.

— Major, soyez au moins pour l’instant, un lion dévorant. Goûtez à ces tartines. Prenez de ce vieux vin d’Espagne ! s’exclama Charlot, qui avait suivi avec intérêt la conversation de sa petite amie Catherine avec le gouverneur.

Ah ! que l’on eut peine à se séparer quelques heures plus tard !…

Les premières semaines de son arrivée, Perrine dut donc répondre à plusieurs demandes d’entretiens. On voulait la voir, l’entendre deviser sur Québec où la vie était un peu moins tragique qu’à Montréal. Perrine revit la chère et bonne infirmière de Ville-Marie, Mademoiselle Mance, puis l’institutrice populaire, à l’intelligence si pénétrante, que tous les petits Montréalais adoraient, Sœur Marguerite Bourgeoys. Elle vit aussi Madame Charles LeMoyne, dont les deux fils, Charles et Jacques, étaient de grands amis de son neveu Pierrot. Enfin,