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— Ne crains rien. Je me reprends parfois. Toute ma fougue revient alors en bonne forme, dit-il en souriant et en caressant les cheveux dorés de sa sœur. Le silence régna quelques instants entre eux.

— Charlot, reprit Perrine, d’un ton bas et un peu troublé : où est André ? Je ne suis pas dupe de l’explication donnée à Manette, tout à l’heure.

— J’ai dit la vérité pourtant. Deux soldats du Fort sont venus le chercher vers onze heures, hier soir.

— Pourquoi ?

— Ordre de M. de Maisonneuve.

— Allons, Charlot, sois moins bref. Que s’est-il passé, et où se trouve André en ce moment ?

Le jeune homme dut s’exécuter et tout narrer à sa sœur. Et celle-ci le laissa parler, s’emporter un peu, s’attrister, puis blâmer fortement son beau-frère. Les yeux de Perrine étaient lointains et doux. Que pensait-elle donc ?

— Tu n’es pas juste, Charlot, dit soudain Perrine, quand le silence, qui s’était rétabli encore une fois entre eux, devint intolérable.

— Envers André ?

— Oui. Il a bien fait de s’éloigner.