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— Tante Perrine, Papa, elle a dit que cela te ferait du bien au cœur… N’est-ce pas, tante ?

Charlot déposa ses deux enfants par terre et vint entourer Perrine de ses bras. Son émotion était visible.

— Merci, ma sœur bien-aimée. C’est une délicate pensée que tu as eue là. Et toi seule pouvais faire le sacrifice de tes droits… Ainsi, j’entendrai donc souvent ce nom… Lise… Lise… Oh ! mon Dieu ! Et Charlot se détournant, fut ressaisi par les plus douloureux et les plus doux souvenirs.

— Papa, cria Pierrot, la voix un peu confuse, car il mangeait de fort bon appétit. Papa, viens vite, ton chocolat va être froid et Manette va gronder.

— Mon petit Pierrot, j’ai tellement peur de Manette que je viens tout de suite fit Charlot en se raidissant et en s’efforçant de sourire. Puis il s’attabla près de Perrine.

Manette s’approcha vers la fin du déjeuner et demanda à Charlot quelques renseignements. Elle dit enfin :

— M. le Capitaine, je vais tenir le breuvage chaud pour Monsieur André, n’est-ce pas ?

— Non, non, Manette, mon beau-frère a été appelé au Fort hier soir. Il n’en est pas revenu et a certes pris son déjeuner avec les soldats. Ne vous occupez pas de lui.

— Bien, Monsieur.

Charlot, une fois qu’il eut vu ses petits installés dans un coin de leur chambre, avec quel-