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ne folle, elle eût été mécontente de la scène de cet après-midi, mais n’en aurait pas été peinée.

— Peinée ? Non, Charlot. La fierté de ta sœur, très ombrageuse lu le sais, souffre seule. Perrine n’a pas de chagrin, en ce moment, crois-moi.

— Qu’en sais-tu ? Et puis, pourquoi la jalousie ne se serait-elle pas emparée d’elle ? C’est une femme, après tout.

— On est jaloux… quand on aime !

— Alors, c’est qu’elle t’aimerait, à son insu peut-être !

— Et si elle n’était… qu’exclusive en fait de sentiment ?… Tant de femmes sont ainsi, tu ne l’ignores pas. Elles ne nous aiment guère parfois, mais ne souffrent pas que d’autres nous entourent ou nous consolent.

— André, si tu faisais erreur, quel tort tu auras causé à ma sœur.

— Je n’y puis rien, ce doute me tient, m’enserre, je suis incapable de l’arracher de mon esprit, il faut que ce soit les événements qui le changent en une heureuse ou une malheureuse certitude. Je ne vois aucune autre solution.