dit d’entrer tout de suite. L’honnête figure de la Normande qui lui était dévouée si entièrement lui fit du bien. Elle sourit.
— Madame va mieux ? dit celle-ci avec inquiétude.
— Oui, Manette. Ce sommeil que tu as veillé à ne pas troubler m’a tout à fait remise. Je te remercie.
— J’en suis bien heureuse. Car Madame a été désappointée depuis le matin. C’est une triste arrivée que la nôtre… Et Madame a eu de quoi songer, hélas !
— Mon frère est-il de retour, Manette ?
— Pas encore. Il ne tardera pas, dit-on.
— Et mon mari ?
— Il est venu, il y a une heure, mais apprenant que vous reposiez, il est reparti. Il se rendait au-devant de Charlot, a-t-il dit.
— Manette, je sais que je puis avoir confiance en toi. Tu parais m’être attachée…
— Madame, avec moi, il n’y a que vous et les petits qui comptiez maintenant… J’aimais bien Mademoiselle Lise et Monsieur André, mais aujourd’hui, c’est à vous que vont tous mes soins…
— Manette, tu as l’expérience de la vie, toi, vas-tu me blâmer lorsque tu apprendras que je vais renvoyer cette Huronne dans sa tribu ? Je ne saurais la supporter plus longtemps ici.