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chagrin et l’ennui. Tu voulais recevoir des nouvelles des visages pâles. L’Algonquin m’avait promis d’expliquer tout ceci à ta sœur. Vois-tu, mon frère, il me semblait qu’un envoi quelconque des tiens par les mêmes moyens, par une course longue mais rapide de Feu à travers les bois, t’empêcherait peut-être de mourir.

— Bon Kiné ! La mort elle-même ne veut pas de moi, ici… Ah ! si je ne t’avais pas, quel désespoir serait le mien… Mais que penses-tu qu’il ait bien pu arriver à Feu ? Il devrait être de retour, maintenant ?… Oh ! Kiné, quelle bonté ingénieuse est la tienne ! Avoir songé à ce stratagème !

— Ton chien est de retour, mon frère », dit tout à coup Kinaetenon, en se redressant, et en plaçant ses deux mains sur les épaules de Charlot. Le regard du sauvage semblait d’une tristesse profonde tout en annonçant une bonne nouvelle, semblait-il.

— Feu est de retour ? » s’exclama Charlot. Il ouvrait de grands yeux. « Allons, allons, tu as la fièvre, Kiné. Ta blessure est venimeuse peut-être. Viens, viens te reposer sur ta natte. Je te veillerai bien, va, ce sera enfin mon tour !

— Ton chien, mon frère, est de retour »,