épouvantés sur le jeune homme.
« Que mon frère ne reste pas ici,… on peut revenir plus tôt qu’on ne l’a dit… balbutièrent de pauvres lèvres tremblantes.
— Ne craignez rien, Lis-en-Fleur. J’en sais plus long que vous. C’est à un festin à tout manger que se sont rendus vos maîtres. Vous ne les reverrez qu’à l’aube.
— Qui sait ?… Mon âme vibre toute, ce soir. Il me semble que le malheur rôde… gémit encore l’Algonquine.
— Pauvre Lis-en-Fleur ! Ayez confiance, vous dis-je. Ne suis-je pas auprès de vous ? Cela n’est pas arrivé depuis tant et tant de jours, n’est-ce pas ? Que s’est-il passé, que vous m’ayez ainsi privé de votre vue ?
— Que mon frère regarde ! »
Et l’Algonquine avança un pauvre pied gonflé où une large blessure semblait guérir avec peine.
— Ah ! voilà la cause de votre réclusion depuis trois semaines ? Ma pauvre enfant, que vous ont-ils encore fait ? Vous avez beaucoup maigri aussi. Vos yeux, très grands déjà, dévorent maintenant tout votre