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centre. À son retour, il voulait trouver bon feu, bon gîte et bonne ripaille aussi, grâce au produit probable et excellent qu’il rapporterait de la chasse. N’y était-il pas aussi adroit que son ami ?

Charlot, à la grande surprise de Kinaetenon, ne protestait plus, suivant son habitude, depuis une semaine, en voyant partir sans lui son ami iroquois. Il lui souhaitait bonne chance brièvement, puis tout en toussant, allait s’asseoir pensif, un peu triste, auprès du feu confié à sa garde.

Mais un après-midi, alors que Kinaetenon disparaissait dans les bois voisins, l’attitude mélancolique et résignée du jeune homme se modifia complètement. Ayant jeté de bonnes bûches sur les cendres encore toutes rougies, il se glissa, doucement, au fond de la tente. Avec précaution, il souleva un coin de la toile, du côté de l’habitation voisine. De l’inquiétude, du chagrin se peignaient sur sa figure amaigrie, mais toujours charmante. Il scrutait les environs, observait les moindres allées et venues des sauvages qu’il voyait circuler ici et là.