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tendant un bruit de feuilles froissées, dans un fourré, non loin de lui, il s’immobilisa et attendit.

Un Huron déboucha à sa droite. Charlot l’appela et le chargea de ce court message verbal pour le Père Ragueneau. « Dis au bon Père, prononça-t-il clairement en la langue huronne, que tu m’as vu en route pour la mission de Saint-Joseph. Je serai de retour dans quatre jours au plus tard. Car, je veux, n’oublie pas ceci, je veux reprendre sans faute la route des Trois-Rivières, avec les messagers hurons qui repartiront d’ici vers cette date, je le sais. Va, va, maintenant, mon ami, vers le Père et compte sur une récompense de Charlot, dès qu’il sera revenu de la Mission de Saint-Joseph.


IX

LA JOURNÉE DU 4 JUILLET 1648


Charlot marcha jusqu’à ce que l’épuisement vint. Il pouvait bien être minuit. De lourds nuages couvrirent la lune et voilèrent la clarté indispensable pour se diriger dans le bois qu’il traversait. Il se décida à dormir durant quelques heures, à l’ombre d’un pin immense. L’air était chaud, même un peu lourd.

Avant de s’abandonner au sommeil, Char-