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devant vous, les yeux levés sur les vôtres, avec son habituelle admiration, avec quelle chaude affection aussi, vous le savez ?

— Ce que, je ferais, ce que je ferais… Je vous jure Perrine, qu’avant de faiblir, comme vous l’insinuez, je le rosserais d’importance, le jeune écervelé.

— Je ne le défendrais pas cette fois, allez.

— Mais, écoutez-moi, Perrine, je ne suis venu ici, ni pour parler de votre frère, ni pour faire ridiculement la roue, paré de mes meilleurs habits. Non, je suis venu pour beaucoup mieux que cela. Pour vous chercher ! Vous m’accompagnerez à Québec.

— Non, non, non, de grâce.

— Pourquoi ? Ce changement d’air et de milieu vous serait salutaire.

— Je devais m’y rendre avec Charlot, selon une promesse faite depuis longtemps à la mariée, mais… sans lui… Oh ! cela me semblera trop pénible.

— Il ne mérite pas votre réclusion, il ne mérite rien, notre jeune fou tant aimé. Il est à la chasse en ce moment, allez, là-bas. Les beaux sous-bois d’Ossernenon portent la trace de ses pas et prouesses.

— M. de Normanville, n’insistez pas. J’ai déjà refusé Jean Amyot, hier. Il s’est embarqué avec Marie du Hérisson.