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Mais Charlot venait de bondir et de le dépasser avec un cri de joie. Normanville, il apercevait Normanville, qui se tenait là, tout près, avec quelques habitants de Ville-Marie. Tous regardaient aborder, à quelque distance, trois canots remplis de guerriers iroquois.

Normanville eut un geste de surprise et d’émotion en apercevant Charlot. Il fit un pas vers lui, puis se ravisa et lui cria : « Va m’attendre au Fort, mon petit ami. De grâce, ne reste pas ici. Va, va, mon enfant ». Mais Charlot hocha la tête et ne consentit qu’à se tenir à l’écart.

Aussi bien, les Iroquois manifestaient clairement leurs intentions ; trois sagamos, hommes vigoureux et de stature élevée, se détachaient du groupe des guerriers dans l’intention, semblait-il, d’entrer en pourparlers avec les Français. Normanville fit un signe à Le Moyne. Tous deux se détachèrent du groupe des Français et s’avancèrent à leur tour. Normanville se montrait confiant, très confiant et voyant les trois Iroquois venir à eux sans armes, il sortit de sa ceinture, en souriant, deux pistolets et les lança vers ses amis. Puis, il avança plus près, toujours plus près, en souriant avec sa bonne grâce habituelle. Le gros des Iroquois l’environna, l’encercla plutôt en un rapide mouvement sitôt que cela fut possible. Le Moyne, qui avait considéré avec inquiétude toute cette manœuvre un peu audacieuse de Normanville, le voyant soudain entouré d’ennemis avec, comme seule