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V

SÉPARÉS !

(suite)


Au bout de quelques minutes d’observation, Charlot sortit de sa cachette, faisant signe à l’Algonquine de le suivre. Ils cheminèrent en silence au bord de la rivière.

« Lis-en-Fleur, dit soudain Charlot, il n’y a autour de cette chaussée de castors qu’un fort maigre butin. Ce sont des castors terriens qui vivent ici… Tenez, voyez quels trous profonds dans la terre…, au bord, là, là, à droite.

— Mon frère ne doit donc pas s’étonner que nos chasseurs hurons aient dédaigné tout à l’heure d’abattre ce gibier un peu insignifiant.

— En effet. Mais je suis moins fier ; et, dans une heure, au moment où le crépuscule tombera, j’en tuerai bien quelques têtes. Nous en obtiendrons tout de même d’excellentes choses, n’est-ce pas mon amie ; de la nourriture, de l’huile et que de bonnes peaux, pour nous couvrir la nuit ? Ces temps de dégel sont on ne peut plus désagréables.

— Mon frère a-t-il tout ce qu’il faut pour