Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/102

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

secondes… Charlot, enfin, se leva. Il vint mettre avec compassion sa main sur l’épaule du sauvage, qu’un affreux pressentiment vint aussitôt mordre au cœur.

« Courage, mon frère, dit Charlot. Mais… il est inutile pour le vaillant et fraternel Algonquin qu’il est de continuer à cheminer vers Ossernenon, car… son frère… n’est plus !

L’Algonquin baissa la tête. Un long frisson le secoua. Mais il ne dit pas un mot, ne poussa pas même un soupir.

L’Algonquine, à son tour, s’approcha. Elle glissa sa main dans celle de son compatriote et la serra doucement.

Tous demeurèrent silencieux, immobiles, jusqu’à ce que l’Algonquin lui-même jugeât bon de rompre cette attitude lourde, si triste. Le sauvage se leva tout droit.