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Commandant. Ces derniers tenaient en laisse, le beau chien danois, cher à Charlot : Feu, le bien nommé, à cause d’une rapidité étonnante à la course, et d’une vivacité égale à l’éclair dès que son jeune maître lui commandait quelque chose.

Quel beau et chaud soleil de mai enveloppait les promeneurs dès leur sortie du Fort ! On côtoya le fleuve. Le sable fin de la grève était doux aux pas vifs des jeunes gens ! Bientôt, à la faveur d’une clairière, on put s’enfoncer dans la forêt. Charlot respira profondément à plusieurs reprises. Il pressa avec affection le bras de Kinætenon, son compagnon le plus rapproché. Il était sensible à tout ; à la bonne odeur mouillée de la forêt ; au bruit musical du vent dans les feuilles ; aux mousses d’un vert si tendre ; aux herbes et aux frêles arbustes qui s’écrasaient doucement sous leurs pas ; au chant des milliers de petits hôtes de la forêt.

Cet enthousiasme de Charlot ne fut pas toujours partagé par tous. Perrine et Marie de la Poterie manifestèrent à maintes reprises ou de la terreur ou de l’embarras. Tantôt, ce fut en apercevant une couleuvre, un crapaud ou quelque autre animal de forme repoussante ; tantôt, ce fut en se trouvant en face d’un obstacle insurmontable, tel un ruisseau coulant entre deux bords assez larges. Leurs compagnons riaient, lançaient une aimable taquinerie, puis s’empressaient avec une fine courtoisie.