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possède le secret de vous mettre au pas, hein ? Voilà qui est bon à savoir, fort bon. J’userai de ma découverte, à l’occasion. »

Normanville accourut vers cinq heures. Il aida Perrine à installer Charlot dans une chaise longue, près de l’étroite et unique fenêtre de la chambre. Elle donnait sur la cour intérieure du fort. Les allées et venues des soldats ne pouvaient manquer d’intéresser le jeune malade. Il se plaignit de façon bien cuisante d’avoir été tenu à l’écart, dans l’après-midi, des rumeurs qui accompagnaient la dernière assemblée des Sauvages.

« La séance a été courte et satisfaisante, cet après-midi, apprit aussitôt Normanville. Elle a consisté, mon petit Charlot, en une audience accordée par le gouverneur à Kiotsaeton et à ses compagnons.

« Il traita ces députés en la cabane d’un capitaine algonquin ; on leur porta deux paroles par deux présents. La première n’était qu’un remerciement de ce qu’ils n’avaient pas voulu accepter les têtes ou les chevelures de ses alliés par les Sokoquiais. La seconde leur signifiait que notre gouverneur avait résolu d’envoyer deux Français en leur pays, et qu’ils pouvaient partir dans trois jours. Ce qui fit résoudre les Algonquins de leur donner deux de leur nation pour être de la partie ». (Paroles