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taine, dont la culpabilité fut aisément prouvée, « fut mis en une fosse. »

Mais durant toute la soirée on ne put dérider le front couvert de nuages du commandant, quelque effort que tentât M.  de Montmagny lui-même pour y parvenir. Cet incident sanglant, à la garnison, avait jeté une note désagréable autour de l’accueil fait au gouverneur ; et, comme toujours, La Poterie l’eût souhaité sans le moindre reproche.


CHAPITRE V

Le nouveau congé de Charlot


Perrine avait facilement obtenu du commandant la faveur de soigner elle-même Charlot. À cette fin, le transport du petit troupier s’était effectué le soir même de l’accident. Une chambre, un peu étroite peut-être, mais très confortable, lui avait été affectée chez le commandant. Cette pièce, contiguë à la chambre de Perrine, donnait également sur le même palier que l’appartement de la bonne aïeule, Mme  Catherine de Cordé.

Un peu de fièvre se déclara durant la nuit qui suivit l’incident. La chambre de Charlot devint l’objet d’une sévère consigne. Toutes visites furent interdites pour le lendemain. Perrine, très inquiète, pénétrait à tout instant, sur la pointe des pieds, auprès de son cher malade. Elle observait son sommeil, tout agité de soubresauts et coupé de balbutiements. Les mots étaient incohérents, mais des noms