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en toutes occasions, lui faisait se souvenir des héros antiques dont l’avait souvent entretenu son précepteur, l’abbé Le Sueur.

Perrine et Charlot avaient suivi un jour, aux Trois-Rivières, leur douce protectrice aux cheveux blancs, Mme Catherine de Cordé, veuve de René Le Gardeur de Tilly. Celle-ci avait dû quitter les Repentigny et venir habiter au Fort des Trois-Rivières avec sa fille Marguerite, l’épouse du Commandant, Jacques Le Neuf de la Poterie.

Catherine de Cordé ne s’était jamais relâchée de sa surveillance aimante envers les deux orphelins d’Offranville. Elle avait été heureuse de les voir acquérir une fort jolie fortune, à la mort de leur tante Le Jeal et avait vu elle-même aux bons placements des capitaux des enfants. Elle avait fort approuvé surtout que Charlot ajoutât à son nom celui de Le Jeal, comme l’avait demandé la vieille tante repentante, à son lit de mort. Elle souriait de voir le frère de Perrine devenir aussi populaire sous le nom du Soldat Le Jeal que sous celui attachant et bref de Charlot.

Enfin, Charlot fut prêt, admiré, moqué et porté presque en triomphe jusqu’à la salle de garde. On reprit du sérieux en cet endroit, où les attendaient les deux Hurons dévoués au