Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/59

Cette page a été validée par deux contributeurs.

gèrent en hâte vers le bouleau. On félicitait à qui mieux mieux l’heureux et crâne petit soldat. Sauf Perrine, cependant, dont les yeux étaient pleins d’affectueux reproches, et Normanville qui haussait les épaules, en murmurant : « La folle témérité ! » Charlot fit face soudain : « Vous me traiterez donc toujours en enfant, tous deux, » fit-il, un pli de mécontentement au front.

— Nous t’aimons, mon chéri, voilà tout, » se contenta de répliquer Perrine, en glissant sa main dans celle de son frère.

Mais Charlot lui échappa bientôt. On le vit rejoindre au pas de course, deux Iroquois, qui venaient d’apparaître, à l’entrée du bois. Les coups de feu et le bruit de voix nombreuses les attiraient sans doute.

Perrine s’alarma. « M.  de Normanville, voyez Charlot ! Il se précipite toujours ainsi, dès qu’il aperçoit Kinaetenon et ses compagnons !… Nos ennemis de demain, peut-être, » achevait-elle tout bas, avec tristesse.

— Bah ! laissons-le se livrer à sa petite manifestation d’amitié. Elle est sans danger, ma bonne Perrine, répliqua en souriant Normanville. Nos ennemis sont en ce moment des agneaux, des anges ! »

Normanville se rapprocha pourtant, avec Amyot, de Charlot et de Kinaetenon. Celui-ci