Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/5

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Ne m’en veux pas, Perrine, reprit Charlot en entourant tendrement sa sœur de ses bras. Vois-tu, nos amis ont décidé de fêter cette première longue sortie du convalescent… que je suis encore, paraît-il. Il nous faut du renfort aussi pour…

— Mais nous n’allons pas nous éloigner beaucoup du Fort ? interrompit Perrine. Cela était convenu.

— Perrine, les plans sont modifiés. Et j’en suis si heureux ! C’est l’air de la forêt, vois-tu, qu’il me faut, de ma chère forêt canadienne. Je veux, enfin, pouvoir le respirer à pleins poumons. Ne t’effraie pas. Je me sens très vigoureux aujourd’hui. Et la course sera sans danger avec l’escorte que nous aurons, à laquelle vont se joindre, tout à l’heure, à cause de toi et de Marie, deux Hurons armés. Et mon bon chien Feu vient aussi. Il est en bas à la salle de garde.

— Ouf ! Rien que cela pour un brave soldat comme vous ! cria de son angle Marie de la Poterie à la fois rieuse et moqueuse.

— Oui, rien que cela ! riposta Charlot. C’est une garde d’honneur, mademoiselle, sachez-le, pas autre chose. J’en suis tout confus.