II
Chez Thomas Godefroy de Normanville
« Vous n’alliez pas sortir, M. de Normanville. Ce que j’en serais marri ! Je vois autour de votre cabane beaucoup de choses intéressantes.
— Des munitions, encore des munitions, n’est-ce pas, mon garçon ? C’est cela que tu qualifies d’objets intéressants ?
— Mais oui. Je suis un soldat, un vrai, moi aussi. » Et Charlot raidit fièrement son buste gracile.
— Tu te prends joliment au sérieux, en tout cas. J’ai vu cela hier soir. Mais si tes attitudes martiales en imposent parfois à ce froufrou de Marie de la Poterie, et à ta jolie sœur, avec moi, tu sais…
— C’est vrai qu’elle est jolie, bien jolie, ma Perrine », interrompit Charlot, tendre et rêveur.
— « J’ai toujours pressenti, va, qu’elle serait mieux réussie que toi au physique. » Normanville, narquois, détaillait avec plaisir la mine fière, pas très vigoureuse ni très haute encore, du plus brun, du plus charmant petit fantassin qu’on pût imaginer.
— Je préfère les hommes braves, M. de Normanville.