étant des linguistes des plus distingués. Ils possédaient l’estime des sauvages, on le pense bien, même de certaines tribus iroquoises, où Normanville avait été captif cinq années plus tôt.
Normanville, en ce beau matin de mai, s’attendait à la visite de Charlot, du petit troupier, impressionné, certainement, par les divers événements imprévus de la veille. En souriant, l’interprète vint jeter quelques bûches dans la cheminée. La fraîcheur de sa cabane lui semblait inhospitalière. Tout en activant le feu, qui se mit à ronfler gaiement, il eut l’œil sur les alentours de sa tente. Il aperçut vite Charlot. Il s’avançait avec précaution, tenant son chien par le collier. Caressait-il l’espoir de surprendre la vigilance, de son grand ami ? « Eh ! Eh ! mon petit Charlot, murmura Normanvîlle, — la taquinerie du jeune soldat l’amusait, — tu crois qu’on enseigne à un vieux Normand comme moi la prudence et l’art d’éventer les ruses… eh bien, voilà pour ton erreur, mon enfant ! »… Et soudain, la décharge d’un petit pierrier éclata, faisant dans la forêt la plus belle des rumeurs !
Charlot, qui sursauta d’abord, fit entendre