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— I —

UNE PROMENADE ET SES INCIDENTS


— Tu es prêt pour la promenade, Charlot ? demanda la voix douce de Perrine. Elle frappait à la porte de la chambre de son frère, ayant à ses côtés sa fidèle amie, Marie de la Poterie, la brune et impétueuse fille du Commandant du Fort, aux Trois-Rivières, Jacques Le Neuf de la Poterie.

— Hâtez-vous, Charlot, de grâce, il est déjà trois heures de relevée, précisa la voix claironnante de Marie de la Poterie. Perrine et moi, ajouta-t-elle, en se baissant vers la serrure et en s’en servant en guise de porte-voix, devrons être de retour ici, au Fort, à cinq heures, à cinq heu-res son-nant, entendez-vous, soldat Le Jeal ?

— Entrez, mesdemoiselles, entrez d’abord, répondit gaiement de l’intérieur le frère de la blonde Perrine, vos voix me parviennent mal, là où je suis… »

Les jeunes filles obéirent, mais s’arrêtèrent bientôt, interdites, à l’entrée de la chambre. Le jeune soldat n’était pas seul. Il était entouré du brave Jean Amyot, l’un des interprètes du Fort, du capitaine René Robineau, de la garnison de Québec, de passage aux Trois-Rivières et d’un ambassadeur iroquois,