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— Pauvre père Jogues, reviendra-t-il jamais de chez ces loups dévorants ?… soupira la jeune fille.

— Perrine, Perrine, voyez dit soudain à voix très basse Amyot. Votre frère marche à l’écart de nous tous et tient une conversation fort attachante avec Kinætenon… Oui, vraiment, ce qu’ils s’y absorbent tous deux !…

— Je devine ce dont il s’agit, allez, Jean, répondit avec tristesse la jeune fille. Kinætenon, ainsi que deux autres de ses compagnons ne partiront d’ici qu’en juillet, au retour probable du père Jogues et de M. Bourdon. Si, alors, tout va bien au pays des Agniers, Charlot rêve d’y aller passer une ou deux semaines. Kinætenon organisera une partie de chasse en son honneur, dans les beaux bois giboyeux d’Ossernenon.

— Vous avez confiance en ce barbare ? Vous laisseriez partir volontiers votre frère ?

— Non, Jean. Car, si j’ai en effet confiance en Kinætenon, qui aime sincèrement Charlot, je ne me défie que trop des entours de ce dernier.

— Mettez-vous en travers du projet ?

— Mauvaise tactique !

— Invoquez l’aide du Commandant ?

— Vous oubliez, Jean, que Charlot est en congé de maladie. Il ne sera pas tenu d’obéir au Commandant.