Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Vous avez raison, Jean, affirma à son tour Marie de la Poterie. Voyez sa main… Non, non, la droite… celle que tient Perrine. Elle est horrible. Les ongles manquent à chaque doigt.

— La torture iroquoise débute ainsi. Les premières « caresses » lui ont été prodiguées pour parler le langage féroce de ces barbares, précisa Amyot, avec tristesse.

— Oh ! ces Iroquois ! murmura Marie de la Poterie, en serrant les dents, et en levant son poing minuscule dans la direction de Kinætenon, j’espère bien un jour lever la chevelure d’une de ces têtes bronzées. Vous m’aiderez, n’est-ce pas, Jean Amyot ?

— Chut, Marie, chut ! dit Perrine, un peu effrayée… Jean, continua-t-elle, suppliante, parlez à cette femme. De grâce ! Quelques mots dans sa propre langue lui feraient tant de bien. Ah ! que n’ai-je appris de Charlot un peu d’algonquin comme j’en ai appris la langue huronne-iroquoise… Jean, rassurez-la, n’est-ce pas ? Ses misères sont bien finies maintenant. Nous allons la conduire dans quelques instants chez le Commandant.

— C’est cela, c’est tout à fait cela qu’il nous reste à faire, appuya Marie de la Poterie, de