Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/152

Cette page a été validée par deux contributeurs.

porte. Arriverons-nous à temps à la bourgade. Kinaetenon ? Pauvre Père, qui s’apitoiera sur lui ?

— Mon oncle le capitaine Kiotsaeton et son ami, le grand guerrier Le Berger, vont tenir tête à la famille de l’Ours. Que mon frère espère encore !

— Merci, Kinaetenon. Tiens, cela va mieux. Marchons plus vite.

À une journée de distance d’Ossernenon, Charlot reprit son attitude servile. Kinaetenon s’opposa aux gestes obligeants de Charlot. Il s’irrita même de sa docilité. « Mais Kinaetenon, voyons, il faut bien que cela soit ainsi. Que dira ton oncle ? »

L’Iroquois ne voulut pas en démordre, et se chargea de tous les bagages. La bonne volonté de Charlot ne trompait pas son œil connaisseur. Il voyait bien que le jeune soldat n’avait plus de forces… Il se proposait, de retour au camp, de le cacher à l’ombre de sa tente et de le soigner, que celui-ci le veuille ou non…

Vers le soir, alors que l’on apercevait, à une distance équivalant à une heure de marche, la bourgade et ses feux allumés, Kinaetenon s’arrêta tout à coup. Il écouta. Il souffla à l’oreille de Charlot : « Quelqu’un vient ! Halte ! » Quelques minutes plus tard, un sauvage ami paraissait devant eux. On se salua gravement.