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fortement enrhumé au lendemain du départ ; il toussait à fendre l’âme durant ces nuits fraîches d’octobre. Il souriait des craintes de Kinaetenon à son sujet et refusait de se laisser soigner. Une seule pensée l’obsédait. Rejoindre le Père Jogues, le sauver du danger affreux, irrémédiable qui le guettait.

Enfin, l’on aperçut, un midi, tout miroitant de soleil et d’azur, le lac du Saint-Sacrement. Charlot poussa une exclamation de joie et serra la main de son compagnon.

« Nous y voici, Kinaetenon. Enfin !… si nous courrions un peu. La distance, d’ici aux bords du lac, serait plus vite franchie.

— Mon frère alors verra revenir son oppression… Pourquoi aller vite ?… Oui, oui, nous y sommes, au lac, mais je ne vois trace d’aucun voyageur dans le lointain. Oh ! oh !

— Qu’y a-t-il, Kinaetenon ? interrogea tout de suite Charlot, plein d’inquiétude.

— J’aperçois des traces de pas près de ces grands arbres, là-bas, de nombreux pas…

— Alors, hâtons-nous. Plus tôt nous saurons, mieux ce sera. »

Hélas ! l’on comprit tout de suite ce qui venait de se passer là, il y avait quelques jours à peine. Une lutte horrible avait eu lieu, à l’om-