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faut que nous partions le plus tôt possible… Si ce n’était de ma grande fatigue… ce serait sur-le-champ…

— Non, mon frère doit dormir avant. Ses yeux s’agrandissent, ses joues ont du feu, la fièvre s’en vient.

— Oui, Kine… donne-moi la main… encore !… Ah ! ah ! ah ! qu’elle est rouge !… comme celle de Caïn… Elle m’a bien battu cette main… Horreur, mon sang… mon sang… il coule sans arrêter sur ta main, mon frère… Non, non Perrine, tu te trompes, ce n’est pas lui mon ami qui m’a ainsi traité… Perrine, Perrine, je ne veux pas que tu lui en veules… Il est bon, Kinaetenon, mais fier et emporté… Mon frère, par pitié, sauve-moi de ce sanglier… Mon frère, ses yeux lancent des flammes… Ah ! »

Et Charlot retomba sur son oreiller épuisé, agité de soubresauts durant quelque temps encore. Kinaetenon se coucha auprès de lui, en soupirant.

Ce ne fut que deux jours plus tard que Kinaetenon et Charlot purent s’éloigner de leurs compagnons, sous le prétexte de poursuivre un ours énorme, aperçu dans les environs. Kiotsaeton, mis dans le secret, vint les regarder