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s’avança tout près et le poussa du pied. Charlot sursauta et fut aussitôt debout, respectueux et soumis.

— Où est mon neveu ? Pourquoi n’es-tu pas resté à ses côtés ? demanda le capitaine en fixant sur Charlot des yeux soupçonneux et dédaigneux.

— Le vaillant grand capitaine veut-il croire que je l’ignore… et le regrette… J’ai cherché mon maître longtemps avant de revenir.

— Que faisait Kinætenon lorsque tu l’as vu pour la dernière fois ?

— Mon maître poursuivait un sanglier…

— Retourne dans les bois. Retrouve-le, puis reviens avec lui. Reste auprès de lui, toujours, tu entends ? Je ne puis te tolérer ici, sans lui… C’est ta faute, Français sans cervelle si mon neveu, si moi aussi, avons tant d’ennui avec nos parents, depuis quelque temps… Qu’avais-tu besoin de revenir chez les Agniers ? Vite ! Va-t-en !… Que mes yeux n’aperçoivent pas de sitôt ta face de malheur !

Fatigué, le cœur déprimé, la tête agitée par les pensées de révolte qu’y amenait l’attitude méprisante de Kiotsaeton, Charlot prit la route des bois. La nuit était belle, chaude encore, quoique l’on fut aux derniers jours de septembre. Bientôt, il entendit le cri accoutumé de Kinætenon. Son ami Iroquois appro-