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la Providence. »

— Bien, mon frère recouvre la raison ».

Un soir, cependant, Charlot, exaspéré par les quolibets des Iroquois, s’était retiré à l’écart. Kinaetenon n’avait pas paru de la journée, entraîné à la poursuite d’un gros gibier. Le jeune soldat feignit de dormir. Soudain, tout près, il entendit parler à voix basse.

— Tu parles encore trop haut, mon frère, disait l’un des deux sauvages, ce chien de Français fait peut-être semblant de dormir. Il est là, là, tout près… Regarde !

— Bah ! que peut-il, même s’il nous entend ?…

— Alors, tu dis que l’on s’est décidé à lever la hache de guerre dans la famille de l’Ours…

— Oui, oui, et cela tout de suite… Deux groupes de vingt hommes bien armés se mettent en route, demain…

— Mais qui t’a dit cela ?

— Un Algonquin fuyard… Il est là à deux pas, mort… mais après avoir parlé…

— Ah !… Que sais-tu encore ?

— Un troisième groupe partira aussi, celui-là, par exemple, s’emploiera à la recherche expresse du Père de la prière et de ses compagnons, qui sont en route vers nous, paraît-il…

— Chut !… Le Capitaine Kiotsaeton s’approche… Séparons-nous ! »

Kiotsaeton venait, en effet. Il regardait à droite et à gauche. Apercevant Charlot, il