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par l’un de nos grands capitaines, dont les mains se lèveraient du tombeau pour protester contre cette honte infligée à son protégé ! Nous ne le brûlerons pas, enfin, parce qu’il est le frère, le compagnon de mon neveu bien-aimé Kinaetenon, mon neveu à moi aussi, par conséquent. Mais, ne craignez rien, il va être quand même puni de sa perfidie…

— Il n’est pas coupable, s’exclama Kinaetenon, dont la figure pleine de rage concentrée pouvait heureusement masquer la douleur qui lui tenaillait le cœur. C’est le sorcier qui a tout fait. Il a glissé le coffret dans ma tente tout à l’heure. Charlot me l’a dit… »

— Ah ! ah ! ah ! pouffa le sorcier. Le beau conte que le jeune sagamo invente là !

— Taisez-vous, tous deux, reprit sévèrement Kiotsaeton. Je rends justice. Je ne délibère pas. Les Anciens me condamneront tout à l’heure, si j’ai mal agi et décidé pour eux.

— Oh ! oh !… oh ! oh ! crièrent encore les Iroquois, soutenant toujours les paroles et les volontés de Kiotsaeton.

— Sorcier, prépare le bûcher avec les jeunes gens. Hâte-toi !… Kinaetenon, approche-toi, avec ton misérable et traître frère le Français… Bien. Oui, soutiens-le, afin qu’il entende bien ma sentence. Kinaetenon, mon neveu bien-aimé, tu vas renier ce frère indigne, je te l’ordonne. Tu vas en faire ton esclave. Ton esclave, tu entends, avec tout ce que cela comporte.