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chien de Français est venu ici comme complice futur du misérable Père de la prière. Tous deux se vengent de ce que nous les avons fait souffrir dans le passé. Oh ! misère ! malheur ! malheur ! Laisserons-nous donc mourir nos enfants à part de combien d’entre nous, sans tenter quelque sacrifice offert au grand Manitou pour apaiser sa colère… Oh ! misère ! malheur ! malheur !

— Silence, Sorcier, dit de sa voix forte Kinaetenon. Nous écoutons volontiers tes conseils, mais ce sont des capitaines comme moi qui commandent encore ici, n’est-ce pas, mes frères ?

— Oui, oui, oui, cria la foule, toujours prompte à se retourner, à suivre un maître, un vrai maître, revêtu d’une pleine autorité et environné du prestige de ses éminents services.

— Voici donc ce que je vous propose, prononça lentement Kiotsaeton, certain d’être approuvé par les Anciens de la bourgade. Je les verrai un à un après vous avoir quittés. Nous allons brûler avec pompe, séance tenante, le coffret néfaste de l’homme de la prière. Le Sorcier préludera à la cérémonie. Mais, nous ne brûlerons pas le Français… Silence !… Que personne ne me contredise !… Nous ne le brûlerons pas parce que nous ne sommes pas en guerre en ce moment, avec son pays. Nous ne le brûlerons pas parce qu’il fut jadis adopté