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— C’est le sorcier, Charlot, qui trouve un grand nombre d’alliés, depuis hier. Chacun va, racontant quelque rêve funeste qu’il aura fait la nuit dernière. Tout à l’heure, une assemblée s’est tenue sous la tente même du sorcier, on y a cherché le pourquoi de tous ces malheurs qui apparaissent bien sournoisement ici. On n’a pu trouver rien d’autre que ce coffret mystérieux du Père de la prière…

— Mais c’est insensé… Quelques habits religieux… Des objets de piété. Comment veux-tu que ces choses causent de pareilles tristesses… Ce serait tout le contraire, plutôt, si l’on voulait prier le Dieu du Père, et non vos vilaines idoles.

— Essaie de convaincre les miens, mon frère. Tu le sais bien, c’est là chose impossible.

— Où est-il ce coffret, Kinætenon ?

— Je ne sais… répondit le sauvage avec embarras.

— Kinætenon, tu ne veux pas me le dire, n’est-ce pas ?

— Mon frère veut-il donc que je le jette entre les griffes de l’ours ? Désire-t-il mourir ?

— Je puis ruser…

— Le sorcier t’en remontrera là-dessus.

— Mais songe, mon frère, songe que ce coffret avec son pieux contenu peut être foulé aux pieds, moqué, hué, que des gestes ignobles peuvent s’accomplir à son sujet… Mon Dieu !

— Ce n’est ni ma faute, ni celle de mon frère, alors…

— Kinætenon, je ne puis, non je ne puis laisser violer ce coffret… Tant pis pour ce que