de poche passé dans sa ceinture et qui lui venait de Perrine. « Ah ! ah ! se dit le jeune homme, je comprends, je comprends… » Il garda le silence durant quelques instants, tout en suivant les mouvements du sauvage qui se levait lentement, en détournant avec lassitude son regard.
— Kinaetenon ? dit Charlot.
— Que veut mon frère ? répliqua celui-ci sans se retourner.
— Fais tout de suite un premier pansement à ma blessure suivant tes méthodes. Je t’aiderai ensuite avec plus de plaisir.
— Bien, fit le sauvage. Que mon frère m’attende une minute. J’ai ce qu’il me faut, pas très loin d’ici.
Et le pansement se fit, au grand amusement de Charlot. Les gestes solennels de Kinaetenon ne lui semblaient guère en proportion de son mal. Qu’importe ! Il le remercia vivement, une fois l’opération pratiquée, puis lui tendit, tout à coup, en souriant son fin couteau de poche, où sur une plaque en argent étaient gravés ces mots : « Perrine à son frère très aimé, Charlot »
Le sauvage recula. « Non, non, je ne veux pas que mon frère se prive de ce souvenir… Il est trop beau.