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la mémoire fidèle du sauvage. Mais un jour il en comprit le pourquoi. Et, au sortir d’une sieste, il lança au sauvage à brûle-pourpoint, tout en riant avec malice : « Kinaetenon, Kinaetenon, j’ai enfin deviné pourquoi tu t’acharnes ainsi à faire besogne d’infirmier… Tu songes à Perrine, n’est-ce pas ? Tu te rappelles qu’elle me poursuivait de ses conseils, de ses reproches… Tu t’imagines, je suis sûr, qu’elle te voit, te remercie, te sourit… Pas vrai, Kinaetenon, pas vrai ?

— Mon frère, en effet, a peu d’esprit lorsqu’il s’agit de sa blessure, répondit l’Iroquois, en haussant les épaules. Elle se ferme mal… Elle a été mal soignée, aussi… je voudrais…

— Kinaetenon, tu éludes ma question… ah ! ah ! ah !… Bah ! Pourquoi ?

— Eh bien, si tu veux, mon frère, je dirai que ta sœur aux cheveux de soleil s’inquiétait avec raison à ton sujet. Elle m’a dit une fois, une seule fois, de veiller sur toi. J’ai promis. Kinaetenon n’oublie jamais une promesse.

— Bien, bien, bien, remplis toutes les promesses du monde que tu voudras, Kinaetenon, mais de grâce, n’exagère pas. Nous finirons par nous quereller. J’en serais marri, va, pour toi