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— Bah ! ne vous alarmez pas, capitaine, dit Jean Bourdon. Nous sommes en temps de paix, non de guerre. Et puis Charlot connaît ces barbares mieux que nous. Le séjour qu’il y a fait durant son enfance l’a rendu perspicace à leur endroit… Il ne s’aventurera pas de leur côté, vous verrez. Vous…

— Il ne s’aventurera pas, dites-vous ? Il fait pis. Il s’y installera. Il est en ce moment en route vers les pays iroquois, M. le Procureur. C’est ce qu’il m’écrit, me chargeant en outre, ô la belle corvée, de prévenir doucement sa sœur Perrine de son intention d’y passer peut-être l’hiver… en la compagnie du Père Jogues… Vos paroles ont porté tout de suite, mon Père, hélas !

— Mais que dira La Poterie ? Charlot est soldat à la garnison des Trois-Rivières, n’est-ce pas ? s’enquit Jean Bourdon. La discipline militaire ne permettra pas cela.

— Sans doute. Mais la constitution de Charlot, très affaiblie depuis l’hiver dernier, rend certaine l’approbation du Commandant, toujours empressé de conseiller la vie en plein air dans la forêt, comme souverain remède en des cas semblables. C’est du moins ce que m’écrit encore ce petit chercheur d’aventure.

— Je me chargerai bien de parler à Perrine, offrit en souriant le Père Jogues. Aussi bien,