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soit pour le repos, soit pour le guet. Il envoya, pour s’acquitter de ce soin à sa place, un jeune sergent qui avait et méritait sa confiance, certes, mais dont l’œil n’avait point la finesse ou la prescience de vision d’un commandant plein d’expérience.

Le lendemain, au petit déjeuner, le Commandant, de fort bonne humeur se prit à commenter avec ses hôtes, qui allaient le quitter dans une heure, tout au plus, les faits racontés la veille au soir. On s’encouragea, on se félicita à qui mieux mieux sur l’attitude pacifique des Iroquois. Le Père Jogues assura que, dorénavant, la famille des Loups, où il venait de séjourner, le prendrait sous sa protection quoi qu’il arrivât. À son retour à Ossernenon, en septembre, ainsi qu’il l’espérait obtenir de son supérieur, il agirait de façon à ne jamais s’éloigner sans être accompagné d’un des sagamos de cette petite tribu, surtout si on lui demandait de se diriger du côté d’un groupe voisin appelé : la famille de l’ours. On sourit, on rit même en entendant des noms de fauves accolés avec un si exact à-propos au nom de ces féroces Iroquois. Le Père affirma qu’il ne disait là que la vérité… mais qu’en effet de beaux noms chrétiens seraient préférables et pas du tout risibles comme ceux-là. Il allait travailler ferme à en gratifier un grand nombre d’Iro-