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gue, couard et craignant les rhumes, quelle misère en ce pays ! Tant de braves, de héros même, se sont déjà levés, n’est-ce pas ?

— Sans doute, sans doute… Mais quand même petit, conclut-il avec un soupir, si tu savais comme ça réconforte doucement, même des gens sans peur, de beaux yeux féminins, tendres, tout souriants sous les pleurs que vous faites verser… Allons, viens, ainsi que ton ami iroquois, je vais vous installer tous deux dans un bon coin… Mais, dis, Charlot, s’enquit tout bas le capitaine, il n’est donc pas perfide comme les autres ton étrange compagnon ?… Je me méfierais, moi, à ta place.

— C’est un Iroquois entre mille, capitaine, je ne vous dis que ça ! Et je l’ai connu enfant, lors de ma captivité en sa tribu. Personne ne me touchait lorsque je me trouvais près de lui. Voyez-vous, après mon adoption par son père, qui me destinait à remplacer un de ses jeunes fils, mort récemment, Kinaetenon n’a plus vu en moi qu’un frère…

— Tant mieux, tant mieux, mon jeune fantassin. Tout de même, un bon conseil. N’apparais pas trop souvent avec lui dans la grande salle du Fort. Nos soldats n’ont pas les mêmes raisons que toi d’aimer ce sauvage.

— Nous comptons beaucoup chasser, Kinaetenon et moi, durant notre séjour au Fort, capitaine.

— Ah !… oui ?