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Et, là, pour mieux griser d’un parfum tout mon être,
Le doux miel de ta lèvre à ma lèvre si doux
Sent l’idéale la fleur dont mes désirs sont fous
Depuis qu’en ton jardin tu leur permis de naître.

Cette fleur — c’est la tienne ! — elle est comme en l’azur
De ma nuit une étoile au scintillement sûr
Guidant le rêve cher éclos de ma jeunesse ;

Au fond de son calice ouvert pour mon baiser
Si je vis d’y mourir — Seule que je connaisse !
Je meurs, extasié, d’y vivre et de l’oser.

(Extraits de Couleur du Temps.)