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FIANÇAILLES


VI



Ce soir, fleuri d’avril, où ton beau jardin tresse
Ses grappes de lilas sur le front du printemps,
Dans la pitié soudain nos deux cœurs palpitant
Se rapprochent émus et mieux que dans l’ivresse.

C’est qu’un petit enfant, aux bras d’une pauvresse,
Hâve et presque honteux d’être ainsi attristant,
Contre la grille passe et, douloureux, nous tend
Timide et gauche encor son geste de détresse.